Après les 5 jours passés à Moorea, nous avons pris un vol depuis Papeete pour l’île de Maupiti. C’est la petite sœur de Bora-Bora (ou certains disent que c’est « Bora-Bora il y a 60 ans ») car elle lui ressemble beaucoup mais est encore totalement intacte et ne compte aucun hôtel. L’île fait 11km2 et une seule route en fait le tour. Elle compte 1200 habitants et quelques touristes qui logent dans les pensions, directement chez l’habitant. Nous arrivons avec le premier vol qui suit la fin de la grève, et on se rend compte que c’est un événement pour les habitants. Durant une semaine, il n’y a eu aucun avion qui a desservi l’île (et aucun bateau non plus) et les habitants étaient livrés à eux-mêmes. L’aéroport nous montre tout de suite qu’on est sur une île quasi déserte… il n’y a pas de bâtiment, juste un comptoir pour le check-in à l’air libre et aucun contrôle de sécurité, balance à bagage ou scanner. Tout se passe sous les cocotiers ! L’aéroport est situé sur un motu, un des îlots autour de l’île principale, et nous prenons donc la navette-bateau jusqu’au village principal. Nous sommes accueillis par Tehei, qui est la propriétaire de notre pension. 


Nous découvrons qu’il n’y a aucun supermarché sur l’île, seulement quelques « snacks » (petits restaurants), une église, une caserne de pompiers (avec 6 pompiers et 2 policiers) et quelques maisons. C’est vraiment une île comme on peut en voir dans les films. 


On part rapidement à la découverte, à pied, à vélo ou en kayak. La taille de l’île fait qu’il est facile de se déplacer quel que soit le moyen de transport. Lors de nos déplacements, on est toujours accompagné des chiens de la pension. Deux petits chiens noir et blanc, qui nous suivent à la trace et ce, même lorsqu’on part en kayak (ils tentent la nage, puis nous suivent sur la rive). Et quand ces deux « pots-de colle » ne sont pas là, d’autres chiens du village nous accompagnent le long de la route. On s’est donc déjà retrouvé à rentrer à la pension à pied, entouré de 6 chiens (qui s’assurent qu’on les suit et s’arrêtent et viennent nous rechercher si on décide de prendre des photos). Impressionnant ! 


La vie dans la pension est authentique et on goûte à la cuisine tahitienne. Il y a du poisson tous les jours sous toutes les formes possibles (grillé, cru, en beignets, à la vanille etc.) avec du riz et parfois des légumes (aubergines ou poivrons). La cuisine se fait en musique et c’était génial de voir la propriétaire en train de cuisiner en chantant, avec son mari assis sur le plan de travail avec l’ukulele qui l’accompagne. 


On découvre toute la complexité des habitants de l’île à se procurer de la nourriture. Maupiti est en effet ravitaillée une fois par mois par un bateau qui vient de Papeete. Parfois les produits sont abîmés, les légumes un peu pourris, mais il n’y a pas d’échange possible, car cela reviendrait à attendre un mois de plus. Ils nous racontent qu’il y a deux semaines, c’était critique avant que le bateau n’arrive, car il n’y avait plus d’essence sur l’île, plus de farine (donc plus de pain), plus de légumes et plus de riz. Nous expérimentons un peu cette complexité dans un des snacks du village où nous nous intéressions au poisson et au riz. La patronne nous informe que malheureusement il n’y a plus de poisson (il a plu le matin et les pêcheurs n’ont pas pu aller en mer), et qu’elle n’a malheureusement plus de riz non plus. Ce sera donc poulet et frites… « est-ce que cela vous va ? »… 


Les polynésiens de Maupiti sont très accueillants et ouverts et s’entraident volontiers. Un habitant nous explique qu’ici il n’y a pas vraiment de métier, tout le monde sait un peu tout faire. Ils ne gagnent pas beaucoup d’argent, mais de toute manière « si j’en avais, qu’est-ce que j’en ferais…il n’y a rien à acheter ici ». 


Comme il n’y a pas de garage, presque tous les hommes savent démonter leur moteur et réparer leur voiture. Durant la journée, ils occupent leur journée à discuter, nettoyer leur jardin ou bricoler un peu. C’est un monde unique et à part. Ils ont leur propre permis de conduire, surnommé « le permis cocotier », qui est uniquement valable sur l’île et même pas à Tahiti. Il est utile pour rouler sur l’unique route de 9km autour de l’île. 


L’île compte une plage paradisiaque, de sable blanc, située en face d’un motu (îlot) que l’on peut même rejoindre à pied. La traversée du lagon (600m) se fait sans problème avec de l’eau jusqu’à la poitrine seulement. Le motu est encore plus sauvage avec du sable blanc et des cocotiers, splendide ! C’est vraiment unique de se retrouver sur une telle plage, seuls au monde. 


Nous avons également continué nos plongées et avons plongé aujourd’hui avec les raies manta. Nous sommes descendus à 11 mètres et avons pu admirer deux magnifiques raies manta qui venaient se faire nettoyer par les poissons juste au-dessus de nous. Magnifique spectacle ! Malheureusement j’ai eu un peu plus de peine au niveau de l’oreille et nous avons été obligé de remonter à quelques mètres de la surface pour la nage retour. Le lieu de plongée étant près de la passe (ouverture du lagon vers l’océan), il y avait énormément de courant et nous avons fini notre plongée épuisés mais très contents ! 


Demain, nous allons grimper sur le seul sommet de l’île à 380mètres d’altitude pour avoir une vue 360 de l’île.