Lundi 24 juillet 2017 : Nicolas part tôt le matin avec son guide pour l’ascension du Huayna Potosi. Le lundi il monte au premier camp de base à 4700m d’altitude. De là, il va s’entraîner sur un glacier, notamment aux piolets et pics à glace en vue de l’ascension du sommet le mercredi.


Pendant ce temps-là, je repars avec Simone et Alain en direction du Pérou. Nous galérons pour sortir de La Paz et avons un bon aperçu des embouteillages boliviens. En route pour le lac Titicaca nous nous arrêtons pour visiter un site archéologique Tiwanaku (peuple précédant les Inkas) puis arrivons à la douane Bolivie-Pérou en fin de matinée. Notre chauffeur semblait pressé de nous déposer et nous arrivons à la douane avec trois heures d’avance sur le planning. Nous passons dans les bureaux boliviens, puis péruviens (avec la traversée à pied d’un pont entre les deux…en tirant les valises évidemment) et avons terminé les procédures d’immigration assez rapidement. Il nous reste deux heures d’attente avant que notre chauffeur ne vienne nous chercher. Nous tentons de trouver un restaurant convenable aux alentours mais impossible. Il n’y a que des vendeurs ambulants avec de la nourriture qui ne fait pas vraiment envie… nous finissons par arriver à Puno en fin d’après-midi après 2h30 de route supplémentaire. 


Nous visitons la ville de Puno et découvrons un immense centre commercial (le seul que nous ayons vu depuis 3 semaines) où des femmes en habits traditionnels se baladent au milieu des télévisions dernier cri… le contraste est saisissant et assez génial!

Nous dégustons un délicieux steak d’alpaga le soir, au son de la flûte de pan et des guitares traditionnelles (nous devenons des experts en musique traditionnelle péruvienne à force d’en entendre dans la voiture et les restaurants).


Le lendemain pendant que nous repartons en direction de Cusco, Nicolas rejoint le deuxième camp de Base du Huayna Potosi. Cette marche d’acclimatation lui prend moins de 2 heures et il dort ce soir-là à 5300 mètres. La nuit sera courte pour lui car il commence son ascension le mercredi à 2h du matin pour être au sommet à 6h30 au lever du soleil. Etant donné qu’il n’a pas de réseau, nous n’avons pas de nouvelles du tout pendant les trois jours du trek… c’est long.


Nous repartons donc de Puno nous apprenons rapidement qu’il y a des grèves (les enseignants péruviens font grève depuis 1 mois déjà) et que toutes les sorties de la ville de Puno sont bloquées. Les enseignants ont placé des énormes blocs de rochers sur la route et même la police ne peut pas les déloger. Nous avons heureusement la chance d’avoir un chauffeur un peu téméraire qui trouve une route alternative pour sortir de la ville. Enfin, si on peut appeler ça une route. C’est plutôt un chemin de terre semblable à ceux que l’on peut trouver en Suisse pour les tracteurs à travers les champs ou collines. Jamais nous n’aurions pensé pouvoir passer par là. Et nous ne sommes pas les seuls. Bientôt ce chemin est rempli de voitures, bus et même un car qui tentent tant bien que mal de se croiser. La sortie de la ville, qui prend en général 20 minutes, nous prend donc 1h30. C’est une expérience assez unique.


Nous visitons ensuite le site des chullpas de Sillustani en cours de route (magnifiques paysages avec vue sur deux lacs) avant de poursuivre vers la Hacienda de Tambo Queque Norte où nous allons dormir pour la nuit. Il nous faut encore plusieurs heures pour y arriver car les manifestants bloquent encore les routes à plusieurs reprises et nous sommes obligés de faire des détours.


La Hacienda est une ferme qui fait également office de Bed & Breakfast et qui est plutôt luxueuse. Nous sommes les seuls à dormir là ce soir et les propriétaires sont aux petits soins pour nous. En arrivant, nous découvrons qu’il y a une magnifique terrasse et nous nous réjouissons de profiter des derniers rayons du soleil. Malheureusement pour nous, nous n’y aurons pas le droit, car à la place nous avons droit à la visite de la ferme, de la chapelle de la ferme, du musée et des divers bibelots exposés partout… après 2h de visite nous n’en pouvons plus. Il fait nuit, mais les propriétaires sont passionnés et ne s’arrêtent plus. Finalement nous passons au souper et le couple mange avec nous (ils ont trois bonnes qui font la cuisine). Nous discutons tant bien que mal en espagnol durant le repas, c’est un super exercice pour moi. 


Nous terminons la soirée au coin du feu dans des fauteuils et pensons bien à Nicolas qui dort dans son dortoir à 5300 mètres.


Le lendemain matin, après un super déjeuner dans la Hacienda, nous continuons notre route vers Cusco. Nous nous arrêtons au site archéologique de Raqchi puis continuons jusqu’à la chapelle sixtine des Andes. Nous avons à nouveau droit aux manifestations et c’est vraiment pénible car parfois nous roulons à 10km/h durant des heures. Finalement nous aurons besoin de près de 7h de route pour faire 150km.


En début d’après-midi nous recevons des nouvelles de Nicolas qui nous informe qu’il a bien atteint le sommet à 6088 mètres et qu’il est déjà redescendu à La Paz. Il a été un des premiers à atteindre le sommet (en étant parti en dernier) et le premier descendu également. Aucun problème d’altitude ou physique. Whaou nous sommes épatés !!


Le lendemain, Nicolas nous rejoint à Cusco et on est bien content de le retrouver après 3 jours !!! 


Nous découvrons donc Cusco à nouveau les quatre ensemble le temps d’une visite de la ville, d’un site Inka et des marchés traditionnels.


Le répit est de courte durée pour Nicolas car le lendemain matin, samedi 29 juillet, nous repartons tous les deux pour le trek du Salkantay qui s’étale sur 5 jours. Nous partons de Cusco à 5h du matin et roulons durant 2h pour rejoindre les montagnes. De là, nous commençons à marcher en direction de la montagne Salkantay. Nous marchons 6h00 le premier jour (c’est considéré comme jour de repos). Nous sommes au total 15 personnes à faire le trek avec deux guides et 9 mulets qui nous suivent avec le matériel de camping. Les autres participants sont français (4), canadiens (2) et néerlandais (deux familles). Nous sommes étonnés de voir qu’à part trois jeunes filles néerlandaises, la moyenne d’âge est de 50 ans environ. Nous ne sommes donc pas loin d’être les plus jeunes. L’ambiance au sein du groupe est tout de suite très bonne et nous nous entendons tous très bien.


Le premier soir nous dormons à 3900 mètres, sous tente. Je dois avouer que je suis surprise par le confort que nous avons, avec des matelas de camping plutôt épais et des toilettes dans le campement également. La nuit par contre le thermomètre est très largement négatif et descend facilement à -15 degrés (on dort en polaire, bonnets et 3 sacs de couchage). 


Le deuxième jour de marche, réveil à 5h30 et départ pour le col à 4600 mètres. Nous grimpons 4h de temps et arrivons au pied du Salkantay, c’est magnifique ! Nous sommes entourés de glaciers et de montagnes de plus de 6000 mètres, c’est vraiment grandiose. La montée a été étonnement facile pour nous, car nous étions déjà bien habitués à l’altitude (contrairement à d’autres participants). Une fois au sommet, à notre avis le plus facile est fait, car après il nous reste 1600 mètres de dénivelé en descente… aïe les genoux !


Nous descendons 4h00 également et arrivons dans un environnement totalement différent des sommets. La végétation devient plus dense et les montagnes couvertes d’herbe sèche et de cailloux laissent place à des collines couvertes de forêts tropicales. Malheureusement la quantité de moustiques augmente également et nous devons nous couvrir le soir pour éviter les piqûres. 


Notre troisième journée de marche se fait dans un environnement totalement tropical, car nous longeons une vallée et traversons même des plantations de maracuja et de café. C’est magnifique. Par endroit, le chemin nous rappelle même la Suisse (les arbres tropicaux en plus).

Nous dormons d’ailleurs le troisième soir dans un campement situé au milieu d’une plantation de café et avons même droit à une démonstration de tout le processus de création du café. C’est super intéressant (mais le café pas très bon au final).


Pour notre dernier jour de marche, nous gravissons une montagne pour avoir une vue plongeante sur le Machu Pichu et les montagnes alentours. Finalement nous le voyons ! C’est absolument magnifique ! La dernière descente (1500 mètres de dénivelé à nouveau) est longue et nous sommes bien contents d’arriver à l’hôtel à Agua Calientes (Machu Pichu Pueblo) pour retrouver une douche et un bon lit.


Nous retrouvons également les parents de Nicolas et organisons notre journée au Machu Pichu. Notre guide nous informe que pour être en haut à l’ouverture des portes, il faut prendre le premier bus (à 5h30) et donc aller faire la queue à 3h00 du matin (quelle horreur). L’alternative est de monter à pied mais là aussi il faut aller faire la queue vers 3h00 car les grilles ouvrent à 5h00 et c’est la ruée en haut des 1200 marches. Nous avons déjà les billets de bus et décidons donc de prendre le premier bus du matin. Nous nous réveillons à 2h40 et allons faire la queue comme prévu.

Nous sommes effectivement dans les premiers à entrer au Machu Pichu à 6h00. Tout le site est couvert de brouillard et nous ne voyons rien. Heureusement assez rapidement le brouillard se lève et nous pouvons profiter du magnifique paysage. Nous avons également droit à une visite guidée durant la matinée. Le site est super très tôt le matin et jusque vers 10h00. Après cela, c’est la ruée et il y a tellement de monde que ça devient insupportable. Nous sommes finalement  très contents de nous être levés si tôt pour profiter du site sans touristes.


Nous repartons dans l’après-midi pour Cusco et y arrivons dans la soirée. Nous préparons nos bagages pour la suite du voyage. Moi je repars pour la Californie et Nicolas et ses parents pour Cuba.