Isabela

Nous partons pour Isabela tôt le matin et nous avons notre ferry à 7h00. Tout le monde parle de « ferry » ici, alors nous nous attendions à avoir un gros bateau avec une centaine de passagers à bord. Eh ben non ! Ici les passagers sont répartis dans des bateaux de maximum 25 personnes, sorte de hors-bord avec 2 ou 3 moteurs.


Le système d’embarquement est tellement inefficient ici (Nicolas devenait fou) avec un contrôle complet des bagages au départ ET à l’arrivée. De plus, il faut d’abord embarquer à bord d’un bateau-taxi (mini barque à moteur, à peine plus large qu’une pirogue) sur lequel ils entassent également les bagages et qui menace de se retourner à chaque vague. Cette embarcation nous emmène à l’autre bateau dans lequel tout le monde s’entasse. Ils cherchent à rentabiliser un maximum les bateaux et il n’y a en général plus un seul siège de libre.


Nous arrivons devant notre bateau « Destiny » qui doit être un des pires de tout le port. Il a les fenêtres rafistolées au scotch et la coque un peu écaillée et surtout il n’a que deux moteurs et n’a donc pas beaucoup de puissance. Nous partons de l’île de Santa Cruz avec 1h de retard et gagnons la haute mer. La mer est déchaînée et très vite on se rend compte que le trajet va être long. Heureusement je me trouve assise à l’arrière, avec des chewing-gums contre le mal de mer et ça va à peu près (Nicolas n’a aucun problème et il lit tranquillement à l’avant du bateau). Ce n’est pas le cas de tout le monde et une pauvre touriste japonaise devient malade après 30 minutes de route. Elle hurle tellement que le capitaine décide de faire demi-tour et de la ramener au port. Nous avons donc droit à un petit extra de 1h, quelle chance !!! Nous repartons pour les 2h30 de route et arrivons à Isabela 4h30 après avoir quitté notre hôtel… quelle aventure de changer d’île !


A Isabela, un pingouin et une otarie nous souhaitent la bienvenue en nageant devant notre bateau. Ils sont tellement contents, qu’ils nous empêchent d’accoster. L’île d’Isabela est bien moins développée que Santa Cruz. Ici, il n’y a qu’une seule route goudronnée et quelques restaurants. L’île fait une centaine de km de long, mais la partie habitée s’étend à peine sur quelques kilomètres au sud. Nous profitons du premier jour pour découvrir les alentours du village et nous rencontrons des iguanes et des otaries. Nous assistons également à la demi-finale de la coupe des confédérations (Mexique-Allemagne) dans un restaurant et sommes surpris d’un côté par le nombre de femmes qui regardent, mais surtout par le fait qu’ils soutiennent l’Allemagne !


Pour notre deuxième journée à Isabela, nous partons tôt le matin pour faire du snorkeling. Le temps est couvert et il pleuvine un peu. Nous arrivons au coin de snorkeling et nous sommes seuls avec trois bébés otaries. Elles sont très joueuses et s’amusent à nous tourner autour et à se courir après. C’est un super spectacle !!! Je me fais même poursuivre par une des otaries…qui gigote sur ses pattes arrière à fond et menace de me sauter dessus… ça fait un peu peur ! Nicolas est bien entendu écroulé de rire.


L’après-midi malheureusement nous ne nous sentons pas très bien et nous passons le reste de la journée au lit. Finalement, après 3 mois sans aucun problème avec la nourriture, il fallait bien que ça arrive. Le lendemain (déjà notre dernier jour à Isabela), nous ne sommes pas très en forme mais nous décidons quand même d’aller nous balader un peu le long de la plage. Nous finissons par marcher 15 km quand même, mais sommes épuisés par l’effort.


Nous repartons d’Isabela avec le ferry de 6h00. Cela implique de se lever à 5h00 et d’être au port à 5h30 au plus tard. Nous sommes heureusement en meilleur état et prêts à affronter les vagues. Une fois encore, nous assistons à l’inefficience du système de ferry et nous devons attendre dans le bateau 1h30 avant de partir. Nicolas devient fou. Finalement nous partons à 7h45 (ça fait plaisir de se lever 3h00 avant le ferry). La traversée se passe bien mieux et nous arrivons sans encombre à Santa Cruz.


Nous profitons de notre journée pour aller découvrir le centre de recherche Darwin, qui s’occupe de la préservation et de la reproduction des tortues sur les Galapagos. Nous découvrons l’existence de « George le solitaire », qui était le dernier individu de l’espèce de Pinta. Il fait partie du livre Guiness des records car il était l’animal vivant le plus rare au monde. Il a été le dernier de son espèce sur son île depuis le début des années 1900, jusqu’en 2012 (d’où son nom de « solitaire »). Dans ce centre, il y a également Diego, une autre tortue également la dernière de son espèce, mais qui elle a eu 800 bébés. Ce sont des animaux fascinants ces tortues géantes et on ne se lasse pas de les observer.


San Cristobal

Nous passons une nuit à Santa Cruz avant de reprendre le ferry pour une autre île : San Cristobal. La traversée se passe bien (ouf !) et nous arrivons sur une île qui nous plaît immédiatement. La ville principale, Puerto Baquerizo Moreno est très pittoresque et il y a des otaries partout. C’est assez unique ! Nous nous baladons le long de la côte et observons des pélicans, des otaries, des iguanes. Les paysages sont splendides !


Pour mon anniversaire, le 3 juillet, nous avons réservé une excursion sur l’île d’Espanola, la plus ancienne mais également la plus lointaine des îles des Galapagos. Nous faisons deux heures de bateau le matin avant d’accoster sur l’île qui est totalement sauvage et inhabitée. Là, nous pouvons nous balader et observer à nouveau des colonies d’otaries avec leurs bébés, des iguanes rouges et des albatros (dont les ailes peuvent atteindre jusqu’à 3.5m d’envergure). Les albatros sont intéressants à observer car ils ne peuvent pas s’envoler depuis le sol, ils sont trop lourds (8-12 kg). Ils doivent donc se jeter en bas de la falaise en déployant leurs ailes pour décoller. C’est super à regarder.


Nous faisons également du snorkeling sur les côtes d’Espanola. L’eau est glaciale, 19 degrés à peine et nous n’avons qu’une mini combinaison courte. La cata ! Néanmoins nous tenons pratiquement 40 minutes dans l’eau et nous observons beaucoup de jolis poissons de toutes les couleurs. Nous avons également l’occasion de nager avec les otaries ce qui est assez unique. Il faut plonger à 2-3 mètres et tourner sur soi-même et l’otarie vient tout près pour faire la même chose. Elles sont presque plus gracieuses sous l’eau que sur la terre.


Nous retrouvons San Cristobal et terminons ma journée d’anniversaire par une bonne pizza. Ça ne vaut pas les pizzas italiennes, mais c’est de loin le meilleur restaurant qui existe sur l’île. En rentrant nous assisons à un spectacle grandiose sur la plage principale. Des centaines d’otaries sont sur la plage et se cherchent un endroit pour dormir. Certaines sont déjà bien installées par petits groupes de 3-4, et d’autres se dandinent encore ou se marchent dessus tout en criant (un mélange entre bêlement de mouton et rugissement de lion), pour se trouver un endroit confortable. On peut observer qu’il y a des véritables clans, car certains individus ne sont pas acceptés par d’autres. Il y a également énormément de bébés otaries qui ont perdu leur maman. Ils crient (ça ressemble à des cris de chèvre) et se dandinent à droite à gauche, tout en essayant de téter les femelles qu’ils trouvent. Ils se font souvent rejeter, jusqu’à ce qu’ils retrouvent leur maman. Magique !!


Le lendemain nous reprenons le ferry retour pour Santa Cruz en début d’après-midi. Alors que nous posons le pied sur l’île, Nicolas me dit « ouf, on a plus de ferry à prendre, heureusement qu’on a rien oublié sur une des îles »…et là… je réalise qu’on a oublié les passeports et mon porte-monnaie dans le coffre-fort de l’appartement qu’on vient de quitter…sur l’autre île ! La poisse.


On décide d’aller à l’hôtel pour appeler le propriétaire de l’appartement. A l’hôtel nous avions laissé nos valises avant de partir visiter les îles (pour éviter qu’elles ne passent à l’eau) et la réceptionniste ne les trouve plus. Plus de passeports et plus de valise, ça commence à faire beaucoup…


Finalement, après plusieurs appels et des recherches de la part de l’hôtel, on récupère nos valises et le propriétaire de l’appartement a bien trouvé les passeports et nous les renvoie par ferry le lendemain. Espérons qu’ils arrivent…


Pour terminer notre séjour aux Galapagos, on profite encore de faire une plongée. Nous partons donc tôt le matin pour l’île de North Seymour (à 1h30 de bateau de notre hôtel). Nous recevons des combinaisons intégrales de 7mm, avec des gants et des bottines à mettre dans les palmes. L’eau est toujours à 19 degrés… autant dire glaciale ! Le moniteur nous fait un briefing complet et insiste bien plusieurs fois sur le fait que si se perd et on se retrouve seul, il ne faut chercher qu’une minute sous l’eau avant de remonter… bizarre, à Tahiti nous avions une visibilité de 50 mètres, impossible de perdre quelqu’un de vue…enfin…


On se met à l’eau et là, le choc ! On a carrément l’impression d’avoir plongé dans le lac Léman, là où l’eau est bien verte… visibilité : 1 mètre… je commence à douter même de pouvoir effectivement suivre le moniteur durant toute la plongée. De plus, il y a de forts courants et vu que l’eau est glaciale, on consomme de l’air à une vitesse hallucinante. On a quand même de la chance et on aperçoit un requin à pointe blanche de 3.5 mètres qui dort juste au-dessous de nous. Mon oreille me fait souffrir sous l’eau suite à l’otite que j’ai eue il y a deux semaines. Nous terminons la plongée tous ensemble et sans problème et nous dirigeons vers le deuxième site. En repartant, nous croisons un requin marteau qui vient voir ce qu’il se passe… malheureusement nous sommes tous hors de l’eau et personne ne peut le voir de près. Pour la deuxième plongée Nicolas plonge mais je reste sur le bateau, car mon oreille peine à récupérer. La visibilité est bien meilleure et Nicolas peut nager parmi des bancs de poissons argentés.


Finalement, le soir nous allons au port et pouvons récupérer nos passeports et mon porte-monnaie. Tout est bien arrivé, emballé dans un petit paquet. Quelle chance nous avons eu !  Nous sommes prêts à partir des Galapagos pour la suite des aventures…